Beffroi de Calais

Du fait de sa position stratégique, le territoire calaisien fait très tôt l'objet d'une attention particulière et suscite les convoitises. Une charte de franchises de 1181 accorde à Calais les attributs d'une ville franchisée mais peu de traces d'un beffroi sont présentes dans les archives. La domination anglaise  de la Cité n'étant certainement pas étrangère à la situation. La fin du XVe siècle est toutefois marquée par la construction d'un beffroi dans le style perpendiculaire anglais. Cet édifice a tenu lieu de beffroi et d'hôtel de ville jusqu'en 1740 et la construction d'une maison commune dédiée. Ce beffroi se caractérisait par la prédominance quasi exclusive des lignes verticales soulignées par toutes sortes de colonnettes et de nervures. Cette tour s'est vue progressivement rehaussée d'un couronnement octogonal puis d'un lanternon de charpente plombée qui date de 1609.


En 1885, afin de symboliser la fusion des anciennes communes de Calais et Saint-Pierre, la construction d'un nouvel hôtel de ville avec beffroi est envisagée. L'emplacement de cet édifice est un terrain neutre sablonneux, appelé " le Sahara " et situé entre les deux communes.

Les travaux ne débuteront qu'en 1910 selon les plans de l'architecte dunkerquois Debrouwer, qui propose des techniques avant-gardistes avec notamment une structure de béton armé, plus économique, permettant de dégager des crédits supplémentaires au profit de la décoration. La construction de l'édifice est suspendue durant la première Guerre Mondiale et se termine finalement en 1923. Pendant près de vingt ans, la ville a donc compté deux beffrois mais l'incendie de 1940 déclaré dans le vieil édifice lui fut fatal.Exceptés quelques dégâts sur la façade rapidement réparés, les bombardements de la seconde Guerre Mondiale n'ébranlent pas le nouveau beffroi, sans doute grâce à son ossature en béton.